La Coordination des comités des élèves de la ville de Beni s’insurge contre les sanctions jugées abusives infligées aux élèves dans certaines écoles. Elle appelle les responsables scolaires à se conformer aux règlements d’ordre intérieur.
Selon Jeanot Kangwana, coordonnateur de cette structure estudiantine, certains élèves subissent des punitions qui ne sont pas prévues par les règlements internes des établissements, ce qui nuit à leur bien-être.
« Les sanctions doivent être conformes aux règlements et non dictées par la volonté des dirigeants scolaires. Imaginez qu’on demande aux élèves retardataires de payer de l’argent ou d’apporter des sacs de ciment. Cela revient à punir indirectement leurs parents », a déploré Jeannot Kangwana.
Il exhorte les responsables scolaires, directeurs de discipline, chefs d’établissements et enseignants – à ne se référer qu’aux règles établies dans chaque école.
De son côté, Mawa Mbula Evariste, préfet des études à l’Institut Munyembelu, considère ces sanctions comme une dérive et met en garde contre les conséquences juridiques pour les auteurs.
« Cette pratique constitue une déviation. Un enseignant censé être exemplaire devant ses élèves ne devrait pas bafouer les textes. S’il ne respecte pas les règles, comment espère-t-il être un modèle pour les apprenants ? », s’interroge-t-il.
Le chef d’établissement renchérit en soulignant les défis liés à la discipline dans les écoles modernes.
« Nous sommes à l’ère du numérique, et l’indiscipline prend de l’ampleur. À une certaine époque, l’exclusion des élèves était appliquée sans hésitation, mais aujourd’hui, certaines écoles hésitent à renvoyer des élèves délinquants parce qu’elles ont besoin de maintenir un effectif stable, étant donné que ce sont les frais scolaires qui assurent leur fonctionnement », regrette-t-il.
Face à la multiplication des établissements scolaires dans la ville de Beni, la discipline devient une question secondaire pour certains. Lorsqu’un élève est renvoyé d’une école, il est facilement admis ailleurs, ce qui complique la gestion des comportements récalcitrants. Cette situation pousse certains directeurs de discipline à appliquer des sanctions alternatives, parfois en dehors du cadre réglementaire, pour tenter de maintenir l’ordre.
Maki Barack Patrick