L'information est notre priorité

Ituri : Incertitude et peur du lendemain après massacre odieux de près de 50 civils à Irumu

La province de l’Ituri, à l’est de la République Démocratique du Congo, continue de subir les affres des groupes armés. Dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un massacre odieux a été perpétré dans la localité de Luna-Samboko, territoire d’Irumu, en Ituri. Selon des sources locales, plus de 46 civils ont été tués par des combattants présumés des Forces Démocratiques et Alliées (ADF), un groupe d’origine ougandaise, connu pour ses attaques meurtrières contre les populations civiles.

Un choc au sein de la communauté

La nouvelle de cette tragédie a provoqué une onde de choc au sein des populations locales et au-delà. Des survivants témoignent d’une attaque brutale menée aux premières heures de la nuit. « Ils ont surgi dans le village en tirant sur tout ce qui bougeait, brûlant des maisons et massacrant des familles entières », raconte un rescapé sous couvert d’anonymat.

Face à ce drame, le chef coutumier Tilipu Mupita Didas a exprimé ses condoléances aux familles endeuillées. Il a pour la même occasion appelé la population à faire preuve de résilience. « Nous devons rester unis et collaborer avec les forces de sécurité en signalant tout mouvement suspect », a-t-il déclaré ce samedi 1er février 2025.

Les autorités critiquées pour leur inaction

Ce massacre relance une fois de plus le débat sur la sécurité dans l’Ituri, une région en proie à des violences récurrentes depuis plusieurs années. Moïse Achini, notable de la zone, pointe du doigt la négligence des autorités face aux alertes répétées sur les mouvements suspects des ADF. « Nous avons signalé à plusieurs reprises la présence d’éléments armés dans la zone, mais rien n’a été fait pour protéger la population », déplore-t-il.

De son côté, l’armée congolaise (FARDC) affirme avoir intensifié ses opérations contre les groupes armés dans la région. Le porte-parole des forces de sécurité assure que des patrouilles sont en cours et que des mesures seront prises pour éviter de nouvelles tragédies.

Un contexte sécuritaire toujours préoccupant

L’Ituri est l’une des provinces les plus instables de la RDC. Outre les ADF, d’autres groupes armés, dont la CODECO (Coopérative pour le Développement du Congo), sèment la terreur dans la région, exacerbant les tensions communautaires et provoquant des déplacements massifs de populations.

Selon le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), des milliers de personnes ont fui leurs villages ces dernières semaines, cherchant refuge dans des camps de déplacés déjà surpeuplés.

Alors que les appels à une action plus ferme des autorités se multiplient, la population de l’Ituri continue de vivre sous la menace constante des violences armées, dans l’attente d’une solution durable à cette crise sécuritaire.

Justin Mupanya, à Beni

Partager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *