Le Génocide congolais (GENOCOST) a été commémoré vendredi août 2024, sur toute l’étendue de la RDC. En ville de Beni, une zone sous menace des combattants d’Allied Democratic Forces (ADF), qui exécutent des civils depuis plus de 10 ans, la journée n’est pas passée sous silence.
Après un salongo spécial au cimetière de Masiani, où reposent à jamais plusieurs victimes des atrocités de ces combattants, une marche pacifique a été organisée par les structures de la société civile, en hommage aux victimes des massacres perpétrés dans la région depuis plusieurs années. Cette marche a été une occasion pour les participants de dénoncer le silence de la communauté internationale, face aux crimes de Génocide commis à Beni. C’était aussi une façon pour des victimes d’exprimer leurs souffrances endurées depuis la fuite dans leur milieu naturel.
Prenant la parole lors de la cérémonie d’assainissement au cimetière de Masiani, maître Paulin Muliro, l’un des organisateurs de cette activité, a invité le gouvernement congolais et la communauté internationale de ne pas minimiser l’affaire des ADF qui insécurisent la région de Beni. Pour lui, l’ADF est le mouvement le plus dangereux en RDC, d’où l’interpellation des autorités et la communauté internationale.
La société civile coordination urbaine de Beni, a profité de cette occasion pour donner quelques pistes de solutions au problème de l’insécurité à Beni. John Kambale son rapporteur, a estimé qu’il est temps pour les congolais de se mobiliser pour mettre fin à ce Génocide.
L’association des victimes des actes barbares commis par des ADF à Beni, qui s’est exprimé également, a demandé pour sa part au gouvernement et aux ONG de se saisir de ce dossier pour soulager tant soit peu, leur souffrance dans les milieux de refuge. Kakule Maseyi, leur représentant a invité le gouvernement à identifier toute les victimes pour l’indemnisation.
Disons que cette journée a été célébrée pendant que les atrocités des ADF n’ont pas encore dit leur dernier mot dans l’Est de la RDC. Une centaine de civils ont été tués depuis le début de l’année 2024, selon le décompte de la société civile. Au-delà des morts, des dégâts matériels ont été enregistrés lors de différentes attaques dans plusieurs villages de Beni des territoires de Beni et Lubero au Nord-Kivu, mais également au territoire d’Irumu dans la province de l’Ituri.
Roger KAKULIRAHI