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Joseph Kabila dans la tourmente : l’ex-président congolais visé par une enquête pour trahison

Le Sénat congolais a voté ce jeudi en faveur de la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, ancien chef de l’État et sénateur à vie depuis la fin de son mandat en 2019. Ce vote historique, largement majoritaire, ouvre la voie à des poursuites judiciaires contre l’ex-président, accusé de trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et complicité de crimes de guerre.

Le scrutin s’est déroulé dans une atmosphère tendue mais déterminée. Sur les 98 sénateurs présents, 88 ont voté pour la levée de l’immunité, 5 s’y sont opposés et 3 bulletins ont été déclarés nuls. Aucun sénateur ne s’est abstenu, traduisant une volonté collective de ne pas entraver l’enquête en cours. Cette décision marque un tournant dans la perception de l’impunité au sommet de l’État.

À l’origine de cette procédure, un rapport explosif d’une commission spéciale sénatoriale, diligentée après la diffusion d’informations inquiétantes. Le document révèle des éléments laissant présumer une entente entre Kabila et des groupes armés opérant dans l’Est du pays, notamment le M23/AFC, responsable de violences continues dans la région du Nord-Kivu.

L’auditeur général des Forces armées congolaises appuie cette thèse en évoquant des preuves jugées sérieuses : interceptions de communications, mouvements financiers suspects et témoignages issus de sources militaires internes. Ces éléments auraient motivé l’ouverture d’une enquête judiciaire.

L’ancien président, actuellement hors du territoire national, n’a pas encore réagi publiquement. Son éloignement alimente néanmoins des inquiétudes sur son éventuelle coopération avec la justice. Certains observateurs redoutent un refus de comparaître, voire une fuite organisée pour échapper à des poursuites qu’il pourrait juger politiques.

Cette affaire dépasse la seule personne de Joseph Kabila. Elle met à l’épreuve la capacité des institutions congolaises à concilier justice et stabilité politique. Si la procédure judiciaire aboutit, elle pourrait marquer un précédent dans l’histoire du pays et redéfinir les rapports de force au sein du paysage politique congolais.

Justin Mupanya

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