
Face à une nouvelle flambée des tensions diplomatiques avec le Rwanda, les autorités congolaises rejettent fermement les accusations de rapatriements forcés de réfugiés rwandais. Kinshasa dénonce une stratégie de désinformation et réaffirme son engagement envers les conventions internationales.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a vigoureusement démenti ce samedi les allégations avancées par Kigali, selon lesquelles des réfugiés rwandais auraient été contraints de regagner leur pays d’origine. Pour les autorités congolaises, ces accusations s’inscrivent dans une campagne délibérée de désinformation, alimentant les tensions croissantes entre les deux pays voisins.
« Il n’y a aucun rapatriement forcé de réfugiés rwandais en cours sur notre territoire », a déclaré Jacquemin Shabani, Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, lors d’un point de presse à Kinshasa. Il a qualifié les accusations rwandaises de « manipulation médiatique » visant à détourner l’attention de la communauté internationale.
Des retours encadrés et volontaires
Kinshasa souligne que tous les mouvements de population observés s’effectuent sur la base du volontariat, dans le strict respect des accords tripartites signés avec le Rwanda et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). « Aucun réfugié n’a été contraint de retourner au Rwanda », affirme un communiqué officiel du gouvernement congolais. Selon les autorités, plusieurs milliers de réfugiés auraient choisi de rentrer spontanément dans leur pays, avec l’appui logistique et humanitaire du HCR.
Accusations de Kigali jugées « trompeuses »
Le gouvernement rwandais a récemment affirmé que certains réfugiés étaient « pris en otage » par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile au régime de Kigali et actif dans l’Est de la RDC. Kinshasa rejette ces affirmations, les qualifiant de « propos inexactes et trompeurs ». « Tous les réfugiés concernés ont été identifiés et notifiés conformément aux procédures convenues », précise le ministère de l’Intérieur.
Éclairage sur les incidents à Kabuhanga
Un autre point de friction concerne des déplacements de réfugiés dans la région de Kabuhanga, près de la frontière. À ce sujet, Kinshasa indique qu’un transporteur impliqué dans la gestion logistique des réfugiés a reconnu, lors de la réunion quadripartite tenue à Luanda le 27 mars dernier, sa responsabilité dans des « mouvements irréguliers » de personnes. Ce point a été documenté et partagé avec les parties concernées, selon des sources diplomatiques.
Un appel au dialogue régional
Malgré la tension actuelle, la RDC affirme rester ouverte au dialogue. « Nous restons engagés à garantir l’ordre public, la sécurité de toutes les personnes vivant sur notre territoire, et à préserver la dignité humaine », conclut le communiqué. Kinshasa appelle à une coopération renforcée avec Kigali et les partenaires régionaux pour faire face aux défis humanitaires et sécuritaires persistants dans la région des Grands Lacs.
Justin Mupanya