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Le Parlement européen accuse le Rwanda d’ingérence en RDC et exige des actions concrètes

Le Parlement européen a adopté ce jeudi une résolution dénonçant le rôle du Rwanda dans la crise sécuritaire qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Pointant du doigt le soutien présumé de Kigali au groupe rebelle M23, les eurodéputés demandent des sanctions et un engagement international renforcé pour restaurer la paix dans la région.

Un vote fort pour une résolution ferme

Par une large majorité de 443 voix pour, 4 contre et 48 abstentions, les parlementaires européens ont approuvé un texte condamnant les violences dans la région des Grands Lacs et appelant le Rwanda à cesser toute ingérence.

La résolution, portée par le député européen Marc Botenga, met en lumière les violations des droits de l’homme commises dans l’Est de la RDC, notamment les massacres de civils, les violences sexuelles et les déplacements massifs de populations.

Elle exhorte l’Union européenne à réévaluer ses relations avec le Rwanda, y compris la possibilité de sanctions ciblées contre des responsables impliqués dans le soutien au M23.

Un appel à la responsabilité de Kigali

Dans son discours devant le Parlement, Marc Botenga a souligné l’urgence d’une réponse internationale :

« Les souffrances des populations de l’Est de la RDC ne peuvent plus être ignorées. L’Union européenne envoie un message clair : le Rwanda doit mettre fin à son soutien aux groupes armés et respecter la souveraineté de la RDC. »

Outre l’aspect politique, la résolution plaide pour un renforcement de l’aide humanitaire aux populations affectées et un soutien accru aux efforts de médiation régionaux, notamment ceux menés par la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE).

Des réactions contrastées

Quelques heures après l’adoption de la résolution, le gouvernement rwandais a vivement réagi. Dans un communiqué officiel, Kigali a dénoncé un texte « biaisé et infondé », rejetant toute responsabilité dans le conflit et appelant à une enquête indépendante.

À Kinshasa, la décision du Parlement européen a été saluée comme une avancée majeure. La ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a déclaré :

« Cette résolution est un signal fort adressé à la communauté internationale. Nous espérons qu’elle débouchera sur des actions concrètes pour mettre fin à l’agression contre notre pays. »

Quelle suite pour l’engagement européen ?

Si cette résolution marque une étape importante, les observateurs soulignent que son impact dépendra des mesures concrètes qui suivront. L’Union européenne pourrait, dans les prochains mois, examiner des sanctions contre Kigali et renforcer son engagement diplomatique et humanitaire en RDC.

Le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union africaine et d’autres acteurs régionaux sont également appelés à intensifier leurs efforts pour parvenir à une solution durable.

Avec cette prise de position ferme, l’Europe envoie un message fort, mais la question demeure : les actions suivront-elles les mots ? Wait and see, disent les anglais !

Justin Mupanya, à Beni

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