
Après plusieurs semaines d’incertitude, les élèves du Nord-Kivu et du Sud-Kivu peuvent enfin se rassurer : ils passeront l’Examen d’État comme tous les autres candidats du pays. Cette confirmation, apportée par le gouvernement congolais et relayée par les autorités provinciales, marque une avancée majeure pour l’éducation dans une région marquée par l’insécurité et les tensions.
Une décision gouvernementale attendue
Face aux inquiétudes des élèves du Grand Nord-Kivu, une délégation des comités d’élèves de Butembo, Beni et Oïcha a rencontré Madame Prisca Kamala, coordinatrice principale auprès du gouverneur. À l’issue de cette réunion, elle a déclaré : « Aucun élève ne sera privé de son droit de passer l’Examen d’État. Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour que les épreuves se déroulent sans perturbation, malgré les défis rencontrés dans la région. »
Ce message rassurant met fin aux doutes qui planaient sur la participation des élèves de Goma et du Sud-Kivu aux examens nationaux. Dans un contexte où l’éducation est souvent affectée par les conflits, cette clarification représente une avancée importante pour les jeunes qui aspirent à poursuivre leurs études supérieures ou intégrer le monde professionnel.
Exonération des frais d’examen : un soulagement pour les familles
En complément de cette garantie, le gouvernement congolais a annoncé l’exonération totale des frais de participation à l’Examen d’État 2024-2025 pour les élèves du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cette mesure concerne l’Examen National de Fin d’Études Primaires (ENAFEP), le Test National de Sélection et d’Orientation Scolaire et Professionnelle (TENASOSP) ainsi que l’Examen d’État.
Selon le vice-ministre de l’Éducation nationale, Jean-Pierre Kezamudru Musisiri, cette initiative vise à garantir une équité dans l’accès aux examens malgré les difficultés financières auxquelles sont confrontées de nombreuses familles. « Nous savons que la situation économique est compliquée dans ces provinces. Cette exonération permet aux élèves de se concentrer sur leur préparation sans la crainte d’une barrière financière », a-t-il déclaré.
Défis logistiques et sécuritaires
Bien que cette mesure soit largement saluée, plusieurs défis logistiques restent à surmonter pour assurer le bon déroulement des examens dans les zones les plus touchées par les conflits. En 2024, seuls 66 % des fonds alloués avaient été effectivement décaissés, entraînant des retards dans l’organisation des épreuves. Cette année, le gouvernement assure que les financements seront disponibles à temps et que des mécanismes de suivi plus rigoureux seront mis en place.
Par ailleurs, la question sécuritaire demeure un enjeu majeur. Des localités sous contrôle rebelle pourraient rencontrer des difficultés dans l’organisation des examens. Des plans de contingence sont en cours pour sécuriser les sites d’examens, notamment avec l’appui de partenaires tels que l’UNICEF et certaines ONG locales qui s’engagent à fournir un soutien logistique et matériel aux établissements scolaires concernés.
Calendrier des examens
Les examens débuteront avec la dissertation prévue le 2 juin, suivie des épreuves traditionnelles le 3 juin. Le français oral sera organisé du 4 au 7 juin, tandis que la pratique professionnelle se déroulera du 9 au 14 juin. Enfin, la session ordinaire de l’Examen d’État aura lieu du 28 au 31 juillet.
Les autorités encouragent les élèves à se concentrer pleinement sur leurs révisions et à profiter des mesures mises en place pour assurer un déroulement serein des examens.
Un espoir pour l’avenir
Dans un contexte marqué par l’instabilité, ces décisions gouvernementales offrent une lueur d’espoir aux élèves du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Plus qu’une simple organisation scolaire, il s’agit d’un engagement fort en faveur du droit à l’éducation et de la lutte contre l’exclusion académique.
Pour les élèves et leurs familles, cette annonce représente une opportunité cruciale de poursuivre leur parcours scolaire dans des conditions plus favorables, malgré les nombreux défis qui subsistent dans la région.
Justin Mupanya