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RDC : Escalade de violences au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, l’OCHA dresse un bilan très alarmant

La situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu s’est brutalement détériorée ces derniers jours. Selon un rapport de l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), les combats qui ont secoué la ville de Goma et ses environs entre le 26 et le 30 janvier ont fait au moins 900 morts et environ 2 880 blessés. Les rues de la ville restent jonchées de cadavres, tandis que l’accès aux soins demeure limité.

Dans la capitale provinciale du Nord-Kivu, la quasi-totalité des sites de déplacés situés sur l’axe Kanyaruchinya a été détruite, forçant des milliers de personnes à fuir. Les infrastructures sanitaires et d’hébergement ont été réduites en cendres, exacerbant la crise humanitaire. Nombre de déplacés se sont dirigés vers d’autres zones comme Rutshuru ou Kibumba, tandis que certains se retrouvent sans refuge.

Les organisations humanitaires font état de nombreux pillages et violences, y compris des cas de viols signalés dans plusieurs quartiers de la ville. Des ONG locales et internationales, telles que Médecins Sans Frontières (MSF), le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), rapportent également des pillages d’entrepôts contenant des vivres et des médicaments destinés aux populations vulnérables.

Avec la destruction des infrastructures sanitaires et le manque d’accès à l’eau potable, les autorités sanitaires locales s’inquiètent d’une propagation de la mpox (variole du singe). Des cas suspects ont été recensés, et la situation pourrait empirer sans une intervention rapide.

Malgré le chaos, la vie tente de reprendre à Goma. Dans plusieurs quartiers, les commerces et boutiques pillés sont en cours de réhabilitation. Toutefois, l’électricité et l’internet restent coupés dans plusieurs zones, entravant les communications et les secours.

La frontière avec le Rwanda, notamment à la Grande Barrière près de Gisenyi, a été rouverte, facilitant certains mouvements de population. Cependant, l’OMS estime que les rues de Goma comptent encore près de 900 cadavres non récupérés au 31 janvier, soulignant l’urgence d’une assistance humanitaire accrue.

Face à cette crise humanitaire, les ONG et agences des Nations Unies appellent à une réponse urgente pour secourir les populations déplacées et rétablir l’accès aux soins et aux denrées essentielles. L’ONU exhorte les parties prenantes à respecter les principes humanitaires et à garantir la protection des civils.

Alors que la situation reste volatile, l’avenir des milliers de déplacés dépendra de la capacité des organisations humanitaires à intervenir rapidement et efficacement.

Justin Mupanya, depuis Beni

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