
Depuis l’indépendance de la République Démocratique du Congo en 1960, la question du rôle de la jeunesse dans le développement national reste un sujet central. Pourtant, malgré son potentiel indéniable, la jeunesse congolaise peine à s’affirmer comme un moteur de croissance. Selon Benjamin Asimoni, un membre influent de l’organisation Jeunes Patriotes consolidateurs de la paix à Beni, les jeunes congolais sont confrontés à des obstacles majeurs qui les empêchent de devenir les véritables moteurs du développement.
Dans un entretien accordé à la Radio Oasis Congo lundi 9 juin 2025, Benjamin Asimoni a souligné que la jeunesse congolaise n’est toujours pas un facteur de développement. Il évoque notamment les problèmes de chômage, les insuffisances du système éducatif et les difficultés économiques qui empêchent les jeunes de s’épanouir. “Les jeunes sont eux-mêmes frappés par le chômage et la précarité, ce qui limite leur capacité à contribuer au développement national”, déclare-t-il.
Les défis structurels de la jeunesse congolaise
La situation actuelle de la jeunesse congolaise n’est pas étrangère aux défis structurels du pays. Sur le plan de l’éducation, le système est souvent perçu comme non pragmatique, manquant de lien avec les réalités du marché du travail. Un manque de programmes éducatifs adaptés et d’accompagnement dans l’entrepreneuriat et le développement des compétences professionnelles plombe les ambitions des jeunes. Benjamin Asimoni fait référence à la difficulté de voir les jeunes exploiter pleinement leurs capacités en raison de l’absence de ressources et d’opportunités concrètes.

De plus, il y a une certaine dépendance vis-à-vis du soutien extérieur pour initier des projets de développement. Beaucoup de jeunes croient qu’ils ne peuvent réussir que s’ils bénéficient d’un appui financier international ou gouvernemental. Toutefois, Benjamin Asimoni estime que la jeunesse, synonyme d’énergie et de dynamisme, a la capacité de se suffire à elle-même, de créer des unités de production locales et de contribuer de manière significative à l’auto-suffisance de la nation.
L’accompagnement nécessaire des autorités
Pour que la jeunesse devienne véritablement un moteur de développement, il est crucial que les autorités compétentes s’investissent davantage. Benjamin Asimoni appelle ainsi à un soutien concret, comme cela a été fait avec le Programme DDRCS (Programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion Communautaire et Sociale), pour permettre aux jeunes de réussir dans leurs initiatives entrepreneuriales. Il regrette que les autorités semblent souvent indifférentes aux propositions des jeunes, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’économie.
Il est impératif que le gouvernement prenne conscience de l’importance de l’accompagnement des jeunes dans leurs projets. Pour qu’ils puissent jouer leur rôle dans le développement du pays, les jeunes doivent avoir accès à des formations de qualité, des financements et un environnement propice à l’innovation.
Une jeunesse pleine de potentiel mais mal soutenue
Malgré ces défis, Benjamin Asimoni souligne que la RDC regorge de jeunes courageux et intelligents, prêts à s’engager pour le développement. “Il existe une jeunesse capable et désireuse de contribuer à l’implication du développement, mais il lui manque un accompagnement adéquat pour pouvoir réellement jouer ce rôle”, explique-t-il.
Bihawa Matsongani