
Ce jeudi 22 mai 2025, la chambre haute du Parlement congolais se penche sur une décision sans précédent : statuer sur la levée d’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila. Un tournant potentiellement décisif pour l’avenir politique et judiciaire du pays.
Le Sénat de la République démocratique du Congo ouvre ce jeudi une session exceptionnelle au cours de laquelle sera examinée la demande de levée d’immunité visant l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie. Une première dans l’histoire du pays, qui soulève des enjeux majeurs sur la place des anciens présidents dans la vie publique nationale.
Selon le communiqué officiel, la session de ce 22 mai « pourrait marquer un tournant majeur dans l’histoire politique du pays », en raison de la nature inédite de la procédure. En plus de Kabila, le sénateur Lingepo Michel est également visé par la demande introduite par le procureur général près la Cour de cassation. Néanmoins, c’est bien la figure de l’ex-président qui focalise l’attention de l’opinion publique.
« L’enjeu dépasse la personnalité même de l’ex-chef de l’État : c’est la question de la place des anciens présidents dans la vie politique et judiciaire du pays qui est au cœur du débat », souligne le communiqué, mettant en lumière une volonté croissante de revoir les traditions d’impunité tacite accordées aux anciens dirigeants.

Jusqu’ici, une certaine coutume politique assurait aux anciens chefs d’État une immunité presque sacrée, reflet d’une culture de respect et de préservation de l’ordre établi. Mais cette session sénatoriale pourrait marquer une rupture décisive avec cette tradition. « La possible levée de cette immunité de Kabila représente une rupture majeure avec cette culture de déférence », indique encore le document officiel.
Pour assurer le bon déroulement des débats, la rapporteure du Sénat, Nefertiti Ngudianza Bayokisa Kisula, a insisté sur la ponctualité et la rigueur : « Tous les sénateurs sont attendus à 14 heures précises. » Une exigence qui traduit l’importance accordée à cette délibération et la volonté de renforcer la crédibilité des institutions.
Cette session exceptionnelle pourrait ainsi ouvrir la voie à une redéfinition du rapport entre justice et pouvoir politique en RDC. Quelle que soit l’issue du vote, le pays entre dans une nouvelle ère où l’immunité des anciens présidents n’est plus un tabou absolu.
Justin Mupanya