Le Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a publié un communiqué ce 12 avril, révélant une série d’actes graves de violation des droits humains et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC), attribués à l’armée rwandaise et aux groupes armés affiliés au M23/AFC.
Selon le document, plusieurs attaques menées entre le 5 et le 12 avril 2025 ont coûté la vie à 52 personnes, dont un patient assassiné sur son lit d’hôpital à Kyeshero. Le communiqué fait également état de 297 cas d’assassinats et d’exécutions sommaires, 72 viols, des centaines de disparus et de nombreux cas de tortures.
Les autorités congolaises rapportent également le pillage de plus de 2 000 véhicules et biens divers lors de ces opérations militaires, notamment à Goma et dans ses environs. Des structures sanitaires situées dans le territoire de Walikale, dont l’hôpital général de Kibua et plusieurs centres de santé, ont été vandalisées ou détruites entre le 5 et le 9 avril.
Par ailleurs, le gouvernement dénonce une tentative de mise en place d’une administration parallèle dans le Sud-Kivu, illustrée par la nomination illégale de « bourgmestres » et l’ouverture d’un bureau de la CADECO (Caisse d’épargne).
Au-delà des exactions physiques, Kinshasa alerte sur une stratégie de contrôle économique orchestrée par le M23/AFC à travers des taxes imposées à la population et aux institutions financières locales, visant à alimenter un mécanisme de financement basé à Kigali, selon les autorités.
Le gouvernement congolais affirme disposer d’informations indiquant que de nouvelles attaques sont en préparation et appelle la communauté internationale à condamner ces actes. Il insiste sur le caractère flagrant de la violation du droit international, évoquant la Charte des Nations Unies et la Résolution 2773 du Conseil de sécurité.
Face à la gravité des accusations et au rejet des faits par le M23, plusieurs organisations de défense des droits humains appellent à une enquête indépendante sous l’égide des Nations Unies ou de la Cour africaine des droits de l’homme, afin de documenter les crimes présumés et situer les responsabilités.
Justin Mupanya