
La justice militaire intensifie ses actions en convoquant plusieurs figures de l’ancien régime. Après Aubin Minaku et Emmanuel Ramazani Shadary, convoqués pour le lundi 9 mars 2025, c’est au tour de Ferdinand Kambere d’être invité à se présenter devant l’auditorat militaire supérieur de la Gombe, le mardi 10 mars 2025 à 10h00.
Dans une lettre signée par le Colonel Ntambwe Kapenga Benjamin, Avocat Général Militaire, l’ancien cadre du Front Commun pour le Congo (FCC) est sommé de se rendre au bureau de l’auditorat, situé sur l’Avenue Cadeco n° 36 à Kinshasa/Gombe. L’objet de cette invitation est de « clarifier la justice », sans plus de précisions sur les faits qui lui sont reprochés ou sur lesquels il doit témoigner.
Un durcissement des enquêtes contre l’ancien régime
Ces convocations s’inscrivent dans un contexte où la justice semble vouloir accélérer des enquêtes sur la gestion des anciens dignitaires sous Joseph Kabila. Aubin Minaku, ex-président de l’Assemblée nationale, et Emmanuel Shadary, ancien ministre de l’Intérieur et candidat du FCC à la présidentielle de 2018, doivent, eux, répondre aux questions des autorités judiciaires la veille de Kambere, soit le lundi 9 mars 2025.
Si officiellement, aucune accusation n’a été rendue publique, plusieurs observateurs estiment que ces interpellations pourraient être liées à des dossiers de gestion des finances publiques, des abus de pouvoir ou encore des actes de répression politique sous le précédent régime.

Justice ou pression politique ?
Alors que les prochaines élections se rapprochent, certains membres du FCC dénoncent une justice instrumentalisée pour affaiblir l’opposition. Pour eux, ces convocations ciblent principalement des cadres influents du parti de Joseph Kabila, au moment où l’actuelle majorité cherche à consolider son pouvoir et à marginaliser ses adversaires.
De son côté, le gouvernement défend la légitimité des enquêtes en cours et assure que la justice fonctionne sans ingérence politique. Toutefois, la proximité des dates des convocations de Minaku, Shadary et Kambere alimente les soupçons d’une stratégie visant à fragiliser l’ancien régime en bloc.
Quelle suite pour Kambere, Minaku et Shadary ?
Alors que la République Démocratique du Congo suit de près ces événements, plusieurs questions restent en suspens : ces auditions mèneront-elles à des inculpations ou s’agira-t-il d’une simple procédure de vérification ? La justice militaire joue-t-elle réellement son rôle ou assiste-t-on à un bras de fer politique ?
Quoi qu’il en soit, les réactions du FCC et de l’opposition seront déterminantes dans les jours à venir. Une éventuelle mobilisation politique autour de ces convocations pourrait raviver les tensions entre l’actuelle majorité et les partisans de l’ancien président Joseph Kabila.
Justin Mupanya