
Le village enclavé de Mayindundu, situé entre Kisima et le centre de Kilya dans le groupement Malambo, fait face à une situation sanitaire alarmante. C’est ce que révèle la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH-Ruwenzori) à l’issue d’une mission de monitoring effectuée récemment dans cette localité du territoire de Beni.
Majoritairement peuplé de cultivateurs, dont plusieurs sont des déplacés internes ou des retournés, le village ne dispose d’aucune pharmacie ni structure médicale à proximité. Une réalité particulièrement préoccupante pour les nombreuses femmes enceintes de la zone.
Selon les observations de la CRDH-Ruwenzori, ces femmes doivent parcourir entre 3 et 4 kilomètres à pied pour accéder aux consultations prénatales, notamment à Vutotolya ou à Kilya. Un trajet épuisant qui pousse certaines à renoncer aux soins, faute de moyens, de disponibilité ou à cause de la fatigue.
Maître Merveille Sikwaya, coordonnateur de la CRDH-Ruwenzori, alerte sur les dangers liés à l’absence de structures d’urgence dans la région.

« Il y a déjà une machine à l’hôpital général de référence de Mutwanga. Mais est-ce que réellement quitter Kilya pour atteindre Mutwanga est faisable dans une urgence vitale ? Où est l’ambulance pour déplacer ces malades ? », s’inquiète-t-il.
Outre les femmes enceintes, les enfants de Mayindundu sont également exposés à des risques sanitaires élevés en raison de l’absence de soins préventifs et curatifs de base.
Face à cette situation, la CRDH-Ruwenzori lance un plaidoyer en direction des autorités locales, des services sociaux du secteur Ruwenzori, des organisations humanitaires et de toute personne de bonne volonté. L’organisation recommande notamment :
- La création d’un poste de santé communautaire à Mayindundu ;
- L’approvisionnement en médicaments essentiels ;
- L’instauration d’un service de transport médical d’urgence ;
- Et un appui logistique régulier pour garantir un accès efficace aux soins.
« Imaginez ces populations civiles qui paient des taxes à l’État. Certains sont encore déplacés, mais ne reçoivent pas d’aide appropriée. Ce sont des vies en péril qui doivent être sauvées », a conclu Me Sikwaya.
La CRDH-Ruwenzori appelle à une action urgente afin d’éviter que cette détresse sanitaire ne dégénère en drame silencieux pour les habitants de Mayindundu.
Justin Mupanya