
En cette Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, le Dr Djibril Hozanda, médecin traitant à l’hôpital général de Kyondo, alerte sur le manque de reconnaissance et de sensibilisation autour de cette maladie héréditaire dans la région de Beni.
La drépanocytose, ou anémie SS, est une pathologie génétique grave transmise par des parents porteurs du gène drépanocytaire. Elle affecte surtout les enfants dès leur plus jeune âge et se manifeste par des douleurs intenses au dos, à la poitrine, à l’abdomen, de la fatigue chronique, un retard de croissance et des épisodes répétés d’anémie aiguë.
« La falciformation des globules rouges bloque la circulation normale du sang, provoquant ainsi douleurs et complications multiples », explique le Dr Hozanda. « La maladie provient du gène drépanocytaire hérité des deux parents. Un enfant peut naître porteur sans développer la forme grave, mais dans bien des cas, les conséquences sont sévères. »
Parmi les complications graves : des dommages irréversibles aux reins, au foie, au cerveau, et un risque accru d’accidents vasculaires cérébraux pouvant entraîner une mort prématurée.
Malgré la prévalence de la maladie dans la région, le médecin déplore un manque d’information et une négligence persistante dans la communauté. Il appelle à des actions concrètes de sensibilisation et encourage vivement les tests prénuptiaux.
« Les couples doivent se faire dépister avant le mariage. Deux partenaires porteurs du gène exposent leur futur enfant à un risque élevé de contracter l’anémie SS. Dans ce cas, la prévention passe par la prise de décisions éclairées, y compris celle de ne pas poursuivre la relation.»
La lutte contre la drépanocytose dans la région de Beni passe nécessairement par une éducation soutenue de la population, un accès facilité aux tests génétiques, et une mobilisation communautaire pour briser le silence autour de cette maladie.
Bihawa Matsongani