
Une femme d’environ cinquante ans a été poignardée à mort par des inconnus armés dans la nuit du dimanche à lundi 23 juin 2025, dans la zone de Somicar, à la limite entre la commune de Mangina et la localité de Batangi-Bingo, en territoire de Beni. Ce nouveau drame s’inscrit dans une série inquiétante d’assassinats qui visent principalement des personnes âgées dans cette partie du Nord-Kivu.
La victime a été attaquée alors qu’elle se trouvait dans son environnement habituel. Des sources locales rapportent qu’elle aurait été surprise en pleine nuit par des hommes armés, qui l’ont mortellement poignardée avant de disparaître dans la nature. Aucune revendication ni arrestation n’avait été enregistrée au moment de l’enterrement, autorisé par le parquet dans l’après-midi du lundi.
Depuis plusieurs semaines, la région connaît une recrudescence de meurtres ciblés, souvent perpétrés dans des zones rurales ou périphériques, comme Somicar. Ces assassinats, en majorité nocturnes, partagent un même profil : des victimes âgées, isolées, parfois accusées de pratiques occultes, et tuées dans l’indifférence générale.
Selon des témoignages concordants, certains de ces actes seraient le fait de groupes armés non identifiés opérant dans la région. D’autres, plus préoccupants encore, semblent relever de la justice populaire, les victimes étant accusées de sorcellerie ou d’actes mystérieux. Des croyances profondément enracinées, souvent instrumentalisées dans des contextes de règlement de comptes ou de frustration sociale.
Ce phénomène alimente un climat de peur dans plusieurs localités du territoire de Beni, où les personnes âgées vivent désormais sous la menace permanente, privées de protection adéquate. Les organisations de la société civile et les acteurs communautaires dénoncent une absence de réponse appropriée des autorités locales, tant sur le plan sécuritaire que judiciaire.
Des voix s’élèvent pour appeler à des enquêtes sérieuses et indépendantes, à la présence renforcée des forces de sécurité, mais aussi à une véritable campagne d’éducation communautaire sur les droits humains et la lutte contre les pratiques de justice extrajudiciaire.
Dans une région déjà meurtrie par les conflits armés et les déplacements forcés, ces meurtres ciblés constituent une menace supplémentaire à la cohésion sociale et au respect de la dignité humaine.
la rédaction