
L’humanité célèbre chaque 28 mai la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Pour en savoir plus, notre rédaction s’est entretenue avec Mbafyale Jean-Jacques Israël, infirmier pédiatre au Centre Médical Évangélique de Nyankunde (CME), en ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu.
Briser le tabou autour des menstruations : un devoir des familles
Selon lui, pendant la menstruation, les femmes doivent disposer de moyens adéquats pour absorber le flux sanguin lorsqu’elles se trouvent en public. Il rappelle que les menstruations constituent encore un sujet tabou dans plusieurs cultures. Jean-Jacques Israël insiste sur le rôle des mères, qui doivent conseiller leurs jeunes filles à ce sujet.
« Concernant le problème du tabou évoqué ci-dessus, cette situation persiste dans certaines cultures, particulièrement en Afrique. C’est pourquoi les mamans d’un certain âge doivent toujours montrer aux jeunes filles comment se comporter lorsque les règles apparaissent. Nous devons considérer l’hygiène menstruelle comme une forme d’hygiène environnementale. C’est ainsi que nous pourrons mieux comprendre cette réalité », a-t-il précisé.

Un manque d’information aux conséquences lourdes pour les jeunes filles
Dans le même esprit, il est important de souligner que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) estime qu’en Afrique, 66 % des filles ne disposent pas d’une bonne information sur les menstruations avant d’être confrontées à leurs premières règles. Ce manque d’information rend souvent l’expérience négative, voire traumatisante. La même source indique qu’une fille en âge de scolarisation sur dix s’absente régulièrement de l’école pendant ses règles.
Mbafyale Jean-Jacques Israël a également appelé la communauté à adopter une gestion rationnelle de l’hygiène menstruelle, afin d’éviter les infections qui peuvent survenir lorsque cette hygiène est négligée.
La Journée mondiale pour sensibiliser et améliorer l’hygiène menstruelle
Il sied de rappeler que l’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle remonte à 2014. Elle vise à rompre le silence et à diffuser l’information pour permettre à l’ensemble de la communauté, notamment scolaire, de dialoguer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle.

Cette journée a également pour objectif d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire. L’enjeu : augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles.
Enfin, le choix du jour, le 28 du mois, fait référence à la durée moyenne d’un cycle menstruel. Le mois de mai, cinquième de l’année, rappelle quant à lui la durée moyenne des règles, estimée à cinq jours.
Faraja Katho