
Les conflits armés dans l’Est de la RD Congo sont marqués par des affrontements opposant plusieurs groupes armés à l’armée loyaliste. Parmi ces groupes figure l’ADF (Allied Democratic Forces), actif dans la région de Beni et une partie de l’Ituri. Ce groupe est considéré comme l’un des plus sanguinaires en raison de son mode opératoire, caractérisé par des tueries à l’arme blanche et à l’arme à feu.
Les membres de ce mouvement, qualifié de terroriste, se présentent comme des musulmans lors de leurs attaques, ciblant particulièrement les agriculteurs. Cette situation suscite une méfiance croissante entre les populations locales et la communauté islamique de Beni.
Interrogés à ce sujet, les Cheikhs et imams affirment que l’islam est une religion de paix, et non de violence. L’un des responsables de la communauté musulmane à Beni, ayant requis l’anonymat, précise : « Ces allégations accusant la communauté musulmane de complicité avec les ADF sont totalement infondées ».
Concernant ceux qui cherchent à lier les actes des ADF au djihadisme, ce responsable souligne que leurs actions terroristes n’ont aucun lien avec le djihad tel qu’enseigné dans le Coran : « L’islam associe le djihad au courage et aux efforts fournis par tout musulman pour accomplir de bonnes œuvres. En aucun cas le djihad ne saurait se confondre avec des massacres aveugles ou le terrorisme, » insiste-t-il.
Il précise en outre que la méthode de prédication de la communauté islamique repose sur le respect et le libre arbitre de chaque individu : « Ce que font les ADF relève de la contrainte, ce qui est contraire aux prescriptions coraniques. Le djihad vise à transmettre le message de l’islam, sans jamais forcer à la conversion, conformément à la Parole du Très-Haut : ‘Nulle contrainte en religion’ [Al-Baqarah: 256] », renchérit-il.
En conclusion, ce responsable appelle les membres des communautés musulmane et non-musulmane à ne pas se fier aux propos des ADF, qui détournent les enseignements du Coran pour justifier leurs actes odieux.
Wikere Spyri