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Guerre au Nord-Kivu : le Gouverneur de province mise sur le dialogue pour restaurer la paix

Face à un conflit de plus en plus internationalisé, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Évariste Somo Kakule, appelle à une désescalade et mise sur le dialogue. Une orientation qui veut répondre aux attentes d’un peuple lassé par la guerre et avide de paix.

Depuis la chute de Goma en janvier dernier et la mort brutale de son prédécesseur, le général Évariste Somo Kakule a pris les rênes d’une province en guerre, déstabilisée et partiellement occupée. Depuis Beni, il s’emploie à rétablir les fondements d’un État provincial mis à mal, tout en gardant un cap clair : la paix comme objectif ultime.

Rencontré par Jeune Afrique en juin à Kolwezi, à l’occasion de la conférence des gouverneurs, le nouveau chef de l’exécutif provincial a partagé une lecture pragmatique et résolue de la situation. « Nous nous efforçons de stopper la menace, de renforcer la confiance nationale et le patriotisme, et de nous inscrire dans une dynamique de paix, parce que c’est encore possible. »

Un appel au réalisme dans un contexte fragile

Face à la complexité du conflit, le gouverneur refuse toute précipitation militaire. « Nous ne sommes pas dans une position de repli mais de temps mort. Ce n’est pas seulement notre guerre, c’est une guerre planétaire. » Une déclaration forte qui montre que les enjeux dépassent les frontières de la province, voire du pays.

Plutôt que de miser sur une contre-attaque immédiate, il soutient l’option diplomatique. « Un accord majeur est en passe d’être signé sous l’égide des États-Unis », indique-t-il, comme pour inviter à l’espoir et à la patience.

Une paix construite avec tous les partenaires

Le gouverneur insiste sur le rôle que peuvent jouer les pays amis et les médiateurs dans la stabilisation de la région. Il évoque notamment les efforts des Nations unies, de certains pays africains, mais aussi des initiatives venues de Washington ou de Doha. À travers ses mots, une certitude transparaît le Nord-Kivu n’est pas seul.

Dans ce climat instable, ses propos apparaissent comme une main tendue, non seulement aux partenaires régionaux, mais aussi à la population. « Nous ne faisons pas la guerre pour la guerre. Compte tenu des souffrances qu’endure notre population, nous pensons qu’il faut être réaliste. »

Gouverner malgré la guerre

Entre temps, depuis Beni, Somo Kakule tente de redonner vie à une administration dispersée. Il dirige une province amputée, meurtrie, mais toujours debout. Son message se veut clair : l’espoir est encore permis, à condition de rester unis et mobilisés.

Justin Mupanya

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