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Face à la détérioration de la situation sécuritaire à Goma, les autorités provinciales du Nord-Kivu ont décidé de délocaliser temporairement leurs institutions à Beni. Cette décision, annoncée par le gouverneur de province, le Général-Major Somo Kakule Évariste, intervient dans un contexte de tensions croissantes et d’attaques répétées dans la région.
Dans une note circulaire datée du 1er février 2025, le gouverneur a informé les chefs d’administrations publiques, les dirigeants d’entreprises publiques et privées, les représentants des corporations de travailleurs et d’employeurs, ainsi que les ONG locales, nationales et internationales, de cette relocalisation. Les agences des Nations Unies et la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo) ont également été notifiées.
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Les institutions provinciales et l’ensemble de l’administration publique seront installées dans les locaux de l’hôtel de ville de Beni, en attendant une amélioration de la situation sécuritaire à Goma. Cette mesure vise à assurer la continuité des services publics et à protéger le personnel administratif ainsi que les infrastructures essentielles.
Une situation sécuritaire préoccupante à Goma
Capitale du Nord-Kivu, Goma est récemment devenue le théâtre d’intenses affrontements entre les forces gouvernementales et des groupes armés, entraînant des déplacements massifs de population et une aggravation de la crise humanitaire. Les autorités provinciales espèrent que cette relocalisation temporaire facilitera une meilleure coordination des efforts de sécurisation et de reconstruction dans les zones affectées.
Toutefois, cette décision suscite des préoccupations parmi les observateurs internationaux, qui s’interrogent sur ses répercussions pour les civils restés à Goma et sur la capacité des autorités à maintenir l’ordre public dans une ville déjà fragilisée par des années de conflit. Les organisations humanitaires appellent à une réponse concertée pour répondre aux besoins urgents des populations touchées.
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Un contexte régional sous tension
Cette relocalisation s’inscrit dans un climat de tensions régionales croissantes, marqué par des rapports faisant état de mouvements de troupes et d’une recrudescence des activités de groupes armés dans l’Est de la RDC. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, craignant une escalade du conflit qui pourrait encore déstabiliser la région.
Les autorités provinciales assurent que toutes les dispositions sont prises pour garantir la sécurité des fonctionnaires et des biens publics durant cette période de transition. Elles appellent également à la coopération de tous les acteurs concernés pour faciliter cette relocalisation temporaire.
Pendant ce temps, la population de Goma et des environs reste en alerte, espérant un retour rapide à la normale et une résolution durable des conflits qui ravagent la région depuis des décennies.
Justin Mupanya, à Beni