
Une double attaque attribuée aux présumés combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) a frappé dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars 2025 la chefferie de Banyali Tchabi, située dans le territoire d’Irumu, en province de l’Ituri. Le bilan provisoire fait état de trois civils tués, dont deux femmes au village de Valubu et un garçon dans le village de Ndengesa, tous situés dans le groupement de Boyo. Plusieurs maisons ont également été réduites en cendres par les assaillants.
Les villages attaqués, Valubu et Ndengesa, ont subi des destructions importantes, laissant de nombreuses familles sans abri. Selon des sources locales, les assaillants seraient venus de Mapipa, un village du groupement de Badibongo Siya, dans la chefferie de Walese Vonkutu, une zone considérée comme un épicentre des activités des ADF. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions persistantes dans la région, où les populations civiles sont régulièrement prises pour cible par des groupes armés.

Un appel à la mobilisation de la jeunesse
Face à cette recrudescence de violences, Christophe Munyanderu, coordonnateur de la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), une ONG locale de défense des droits humains, a lancé un appel pressant à la jeunesse des communautés du sud du territoire d’Irumu. « Trop c’est trop », a-t-il déclaré, exhortant les jeunes à se mobiliser pour combattre les ADF et leurs supplétifs, tout en restant aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Munyanderu a également souligné l’urgence de protéger les civils et de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces atrocités. « La population ne peut plus vivre dans la peur constante. Il est temps que les jeunes prennent leur destin en main et contribuent à la sécurisation de leurs communautés », a-t-il ajouté.
Un contexte sécuritaire alarmant
Ces attaques s’inscrivent dans un contexte plus large d’insécurité dans la région de l’Ituri, où les groupes armés, notamment les ADF, continuent de semer la terreur. Les civils sont souvent pris au piège entre les affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles, subissant des pertes humaines et matérielles considérables.
Les autorités locales et les organisations de défense des droits humains appellent à une réponse coordonnée et efficace pour mettre fin à ces violences. La protection des civils et la restauration de la paix dans la région restent des priorités urgentes.

Réactions et perspectives
La communauté internationale est également interpellée pour soutenir les efforts de stabilisation dans la région. Les Nations unies et d’autres partenaires internationaux sont encouragés à renforcer leur assistance humanitaire et sécuritaire afin de protéger les populations vulnérables et de prévenir de nouvelles attaques.
En attendant, les habitants de Banyali Tchabi, Valubu, Ndengesa et des villages environnants vivent dans l’angoisse, craignant de nouvelles incursions des groupes armés. Les organisations locales, comme la CRDH, continuent de plaider pour une action concertée et une implication accrue des jeunes dans la lutte pour la paix et la sécurité.
Justin Mupanya