
Le Comité Associatif Résolu pour la Défense et la Protection des Droits Humains (COARDHO), coordination de Djugu Nord basée à Libi, s’est exprimé ce lundi à travers un communiqué sur le dialogue intergroupes armés tenu à Aru, en province de l’Ituri, du 21 au 23 juin 2025. Ce dialogue, organisé par le gouvernement congolais avec l’appui de la MONUSCO, visait à mettre un terme aux violences armées qui secouent la région depuis 2017.
Dans son message, le COARDHO-Djugu Nord salue l’initiative de ce forum qui a réuni les groupes armés CODECO et ZAÏRE, actifs dans le territoire de Djugu. Toutefois, l’organisation des droits humains souligne que seule une volonté sincère de paix, traduite par des actions concrètes, pourra sortir le territoire de Djugu du cycle infernal des violences.
Selon le coordinateur local du COARDHO, Benjamin Ngabu Ngandru, « Djugu est devenu tristement célèbre pour les massacres de civils et autres crimes graves, conséquence directe de l’ignorance des lois et de la persistance de l’impunité ».
Le COARDHO-Djugu Nord a exprimé cinq attentes principales au sortir de ce dialogue :
- La prise en charge des groupes armés : soit leur intégration dans l’armée nationale (FARDC), soit leur désarmement et réinsertion dans la vie civile, conformément aux standards du DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration) ;
- Le renforcement de la cohabitation pacifique intercommunautaire, indispensable pour une paix durable à Djugu ;
- Le retour sécurisé des déplacés internes, actuellement confrontés à des conditions de vie précaires dans les camps ou les zones d’accueil ;
- La mise à l’écart des acteurs politiques présumés complices ou instigateurs des violences, en vue d’une gouvernance locale apaisée et crédible ;
- Le désarmement total de la région, condition indispensable pour rétablir un climat de sécurité et de confiance entre les communautés.
Le COARDHO prévient que l’échec de ce dialogue, comme ce fut le cas lors de précédentes tentatives, serait lourd de conséquences pour les populations civiles.
Benjamin Ngabu conclut : « Nous espérons que cette fois-ci, le peuple de Djugu ne sera pas une fois de plus déçu. Il est urgent que les engagements pris à Aru se traduisent sur le terrain par des actes tangibles de paix ».
Le territoire de Djugu demeure l’un des foyers les plus sensibles de l’Ituri, avec des centaines de milliers de déplacés internes et des besoins humanitaires criants.
Justin Mupanya