
Le Vice-ministre de la Justice et du Contentieux international, Me Samuel Mbemba Kabuya, a rencontré hier, mercredi 26 février 2025, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, au Palais de Justice à Kinshasa. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts visant à relancer les enquêtes de la CPI sur les crimes commis dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et à exiger des actions concrètes pour traduire les responsables en justice.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de l’entretien, Me Samuel Mbemba a exprimé l’urgence d’une intervention ferme de la CPI. « Le peuple congolais attend des actes forts, et non de simples constats. Les preuves documentaires existent déjà, et la situation est flagrante », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de juger les commanditaires des crimes et d’indemniser les victimes. Il a également réaffirmé l’engagement du gouvernement congolais à collaborer pleinement avec la CPI, conformément au mémorandum signé en 2023.
La relance des enquêtes de la CPI en RDC avait été annoncée en octobre 2024, suite à la visite du Vice-ministre à La Haye, où il avait exprimé l’indignation du gouvernement face à l’impunité persistante dans l’Est du pays. Cette région, en proie à des conflits armés récurrents, est le théâtre de violations massives des droits de l’homme, notamment des massacres, des violences sexuelles et des déplacements forcés de populations.

La visite du Procureur Karim Khan en RDC est perçue comme un signal fort de la part de la communauté internationale. Cependant, les autorités congolaises soulignent que cette démarche doit se traduire par des actions judiciaires concrètes. « Il ne suffit pas d’enquêter ; il faut des résultats tangibles pour rendre justice aux victimes et dissuader de futurs crimes », a insisté Me Samuel Mbemba.
Cette rencontre intervient dans un contexte où la pression monte pour que la CPI joue un rôle plus actif dans la lutte contre l’impunité en RDC. Les organisations de défense des droits de l’homme et les victimes espèrent que cette collaboration renforcée entre Kinshasa et La Haye aboutira à des poursuites efficaces contre les responsables des atrocités commises dans l’Est du pays.
Alors que la CPI examine les preuves et les dossiers, la communauté internationale et les Congolais attendent des avancées significatives pour mettre fin à l’impunité et rétablir la justice dans une région meurtrie par des décennies de violence.
Justin Mupanya