RDC : Une vingtaine de personnes civiles tuées par des ADF au Nord-Kivu et en Ituri

Une série d’attaques perpétrées par des ADF a semé la terreur dans plusieurs villages du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Ces villages, situés à la frontière avec la province de l’Ituri, ont été le théâtre de violences meurtrières dans la soirée de mardi 25 février. Selon Kinos Katuho, président de la société civile de Mamove, au moins 20 personnes ont été tuées et plusieurs autres enlevées lors de ces attaques.

Les assaillants ont d’abord frappé le village de Matolo, où 12 personnes ont perdu la vie. Ils ont ensuite traversé les villages d’Awenzi et de Mapendo, où d’autres victimes ont été jetées dans la rivière Ituri. Profitant de l’absence des forces armées dans la zone, les rebelles ont attaqué au moins quatre villages, emmenant avec eux un nombre indéterminé d’otages. Les ADF ont ensuite pris la direction du nord de la rivière Ituri, utilisant des pirogues pour se déplacer.

« L’ennemi, identifié comme étant l’ADF, est campé vers Maro, entre Lolwa et notre province du Nord-Kivu. Pour le moment, nous avons un bilan d’au moins 20 personnes tuées dans les villages de Matolo, Awenzi, Mapendo, Kaudika et Waimirya », a déclaré Kinos Katuho. Il a ajouté que les rebelles se sont dirigés vers les zones de Mambume-Mbume et Tapis-Rouge.

Face à cette situation, Kinos Katuho a lancé un appel urgent à la population pour qu’elle reste vigilante, soulignant que l’armée congolaise n’est pas déployée dans ces zones. Il a également exhorté la force conjointe FARDC-UPDF, basée dans l’Ituri, à intensifier les patrouilles dans les zones touchées, notamment entre Otomabere, Luna et dans la brousse de la Chefferie des Walese-Vonkutu, ainsi que dans les groupements de Bandavilemba, Mutueyi et Mambume-Mbume.

« Nous appelons les forces de sécurité à intervenir rapidement pour protéger les populations civiles et empêcher de nouvelles attaques », a-t-il insisté.

L’ADF, un groupe armé originaire d’Ouganda mais opérant principalement en RDC, est responsables de nombreuses attaques contre des civils dans la région du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis plusieurs années. Leur présence persistante et leurs actions violentes continuent de déstabiliser la région, malgré les efforts des forces de sécurité congolaises et ougandaises.

Cette dernière attaque souligne une fois de plus l’urgence de renforcer la sécurité dans les zones rurales reculées, où les populations civiles sont souvent laissées sans protection face aux groupes armés. Les autorités locales et internationales sont appelées à agir rapidement pour mettre fin à cette spirale de violence et assurer la sécurité des habitants.

Justin Mupanya