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Scandale en Coupe du Congo : Étoile de Kivu réintégré malgré l’agression de l’arbitre Papy Meta à Butembo

La Coupe du Congo, prestigieuse compétition nationale de football en République Démocratique du Congo, traverse une période trouble marquée par des polémiques à répétition. Cette édition 2025, censée désigner le quatrième représentant congolais aux interclubs de la CAF, est entachée d’un climat de confusion, de violences et de décisions jugées incohérentes par de nombreux analystes du sport.

Le scandale le plus retentissant concerne le Football Club Étoile de Kivu, basé à Bukavu mais contraint de jouer à Kinshasa en raison de l’instabilité sécuritaire dans sa région. Éliminé sportivement par l’AS Nyuki de Butembo, le club a défrayé la chronique par un comportement jugé inacceptable à l’issue de la rencontre. Dans une séquence vidéo devenue virale sur WhatsApp et d’autres réseaux sociaux, on observe un joueur d’Étoile de Kivu sauter violemment sur l’arbitre central, Papy Meta, immédiatement rejoint par plusieurs de ses coéquipiers dans une scène d’agression collective.

La situation a dégénéré à tel point que les forces de l’ordre ont dû intervenir en urgence pour extraire l’arbitre de la mêlée. Les images ont choqué l’opinion sportive, relançant le débat sur la protection des officiels et le respect des règles dans les compétitions nationales. Alors que beaucoup s’attendaient à des sanctions immédiates et exemplaires, la FECOFA a surpris tout le monde en annonçant, quelques jours plus tard, la réintégration du FC Étoile de Kivu en quarts de finale.

Une telle décision a été largement critiquée par les observateurs, les supporters et même certains officiels. Pour beaucoup, elle illustre l’incohérence de la gestion actuelle de la FECOFA, qui donne l’impression de céder aux pressions au lieu de faire respecter l’éthique sportive. Des voix s’élèvent pour dénoncer un système où la violence sur les arbitres semble tolérée, voire impunie, envoyant un signal extrêmement dangereux à l’ensemble des clubs et des supporters.

Cette affaire remet aussi sur la table le problème plus large de la gouvernance du football en RDC. La crédibilité de la Coupe du Congo se retrouve une fois de plus fragilisée, alors qu’elle devrait être une vitrine du talent national et un tremplin pour les clubs vers l’élite continentale. En ne sanctionnant pas fermement un comportement aussi grave, la FECOFA sape non seulement l’autorité des arbitres, mais menace aussi l’image du football congolais aux yeux de la CAF et de la communauté sportive internationale.

Il convient de rappeler que l’arbitrage en RDC est déjà un métier à haut risque, souvent exercé dans un climat de tensions, d’intimidations et parfois de menaces physiques. Le cas de Papy Meta aurait dû servir d’exemple pour poser des limites claires. À l’inverse, sa mise sous silence et la réintégration du club agresseur sont vécues comme une forme de trahison institutionnelle par de nombreux professionnels du terrain.

En conclusion, cette situation illustre les dysfonctionnements profonds dans la gestion du sport en RDC. La violence, si elle est normalisée, devient une menace directe à l’intégrité de la compétition. Plus que jamais, les acteurs du football congolais appellent à des réformes structurelles, afin de restaurer la discipline, la sécurité et la justice sur tous les terrains.

Remias Sumaïli

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