
À l’occasion du 17e Sommet USA-Afrique des affaires, la République Démocratique du Congo a mis en avant l’importance stratégique du Corridor de Lobito comme levier de désenclavement économique, de paix régionale et de croissance durable. Représenté par le Vice-Premier ministre, ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a fait entendre la voix de la RDC dans un panel spécialement consacré à ce projet d’intégration régionale.
Le Corridor de Lobito est présenté par Kinshasa comme une infrastructure vitale pour son avenir économique. En reliant les provinces minières de la RDC au port atlantique de Lobito en Angola, via une ligne ferroviaire modernisée, ce corridor offre au pays un accès direct à la mer, un enjeu capital pour un territoire aussi vaste qu’enclavé. Il permettra notamment d’acheminer plus rapidement et à moindre coût les richesses naturelles du pays, en particulier le cuivre et le cobalt, qui représentent ensemble près de 80 % des revenus d’exportation de la RDC.
Un outil de souveraineté économique
Pour le gouvernement congolais, le Corridor de Lobito dépasse la simple logique d’infrastructure. Il constitue un outil de souveraineté logistique et économique, permettant au pays de diversifier ses routes d’exportation tout en renforçant sa résilience face aux perturbations régionales. Dans un contexte où les tensions géopolitiques, les défis sécuritaires et les tentatives de déstabilisation pèsent sur la sous-région, ce projet apparaît comme un pacte de stabilité régionale, fondé sur les intérêts partagés.
Le VPM Bemba, dans son intervention au nom du Président Tshisekedi, a insisté sur l’importance de réduire le temps de transit des minerais congolais vers les ports internationaux, un élément clé pour améliorer la compétitivité de la chaîne de valeur minière. Grâce à une logistique plus efficace et modernisée, la RDC pourra mieux tirer parti de ses richesses, tout en répondant aux exigences croissantes des marchés internationaux, notamment en matière de traçabilité, de délais et de transparence.
Un projet soutenu à l’international
Le Corridor de Lobito est appuyé par plusieurs partenaires internationaux, dont les États-Unis, dans le cadre du Partenariat pour les infrastructures mondiales (PGII). Ce soutien témoigne de l’intérêt croissant des grandes puissances pour les projets africains d’intégration régionale, en particulier ceux portés par des États désireux d’assurer leur autonomie économique dans une perspective de coopération équilibrée.
La RDC, en se positionnant comme un acteur central de ce projet trilatéral avec l’Angola et la Zambie, démontre sa volonté de prendre part à une dynamique régionale tournée vers le développement durable. Cette vision s’inscrit dans la stratégie du Président Tshisekedi, qui fait du désenclavement et de l’intégration économique régionale des axes prioritaires de son action à la tête du pays.
Des rencontres diplomatiques au service du développement
En marge des assises de Luanda, le Président Tshisekedi a tenu plusieurs rencontres bilatérales avec les partenaires économiques du continent et au-delà, afin de mobiliser davantage d’investissements pour la RDC. Il a notamment échangé avec son homologue angolais, João Lourenço, sur les perspectives concrètes du projet Lobito, ainsi que sur les défis logistiques et institutionnels à surmonter pour assurer son bon fonctionnement.
Ces échanges renforcent la position de la RDC dans les cercles décisionnels économiques, en tant que pays stratégique pour la transition énergétique mondiale — grâce à ses minerais — et acteur déterminé à tirer profit de ses atouts géographiques dans une logique de développement souverain, inclusif et sécurisé.
En conclusion, la participation de la RDC au Sommet USA-Afrique des affaires de Luanda marque une étape importante dans la mise en œuvre de projets structurants à fort impact régional. Le Corridor de Lobito, loin d’être une simple voie ferroviaire, incarne une vision ambitieuse de transformation nationale par les infrastructures, la coopération et l’ancrage continental. Pour Kinshasa, il s’agit désormais de faire de cette opportunité un modèle de réussite économique et géopolitique, au service du peuple congolais.