Le pont Semuliki, situé au PK 17 sur l’axe routier stratégique Beni-Kasindi, fait une nouvelle fois parler de lui. Déclaré en mauvais état par l’Office des Routes, ce dernier recommande la suspension du trafic des véhicules lourdement chargés afin d’éviter tout risque d’effondrement. Une décision qui suscite une vive réaction de la part de la Coordination des Droits de l’Homme (CRDH) du Secteur Ruwenzori, via son cordonnateur Muhindo Sikwaya Merveil.
Dans une déclaration ferme, la CRDH dénonce ce qu’elle considère comme une conséquence directe de l’« imprudence » des autorités techniques. « Ils ne peuvent pas profiter de leur turpitude pour nous empiéter sur nos droits, nous les usagers du tronçon routier Kasindi-Beni », a martelé Sikwaya Merveil, appelant l’Office des Routes à prendre des mesures de réparation sans perturber la circulation.
Le pont Semuliki, mis en service il y a moins de cinq ans, présente déjà des signes avancés de dégradation : fissures sur la culée côté Beni et déformation de plusieurs panneaux au niveau des appuis intermédiaires côté Kasindi, selon le rapport officiel signé le 11 avril par le chef de la Brigade 1002 de l’Office des Routes. Cette situation inquiète davantage les commerçants, pour qui ce tronçon constitue une artère économique vitale.
« Si ce pont va céder, quel est cet ingénieur qui l’a jeté ? Et maintenant, le pont Hululu va aussi bientôt céder… C’est désolant », s’insurge le représentant de la CRDH, évoquant une spirale d’ouvrages défaillants menaçant les activités économiques de la région.
La CRDH et plusieurs usagers de la route demandent donc instamment à l’Office des Routes d’effectuer des travaux de réparation avec diligence mais sans interrompre totalement la circulation, afin de ne pas paralyser la vie socio-économique de la région.
Justin Mupanya