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Massacre à Irumu : huit civils tués par les ADF, bilan sécuritaire alarmant en 2025

Le territoire d’Irumu, situé dans la province de l’Ituri, à l’est de la République Démocratique du Congo, continue de payer un lourd tribut à l’insécurité grandissante. Depuis le début de l’année 2025, la région a enregistré une série d’attaques sanglantes perpétrées par les terroristes des Forces Démocratiques Alliées (ADF), affiliés à l’État islamique sous l’appellation MTM/ISCAP.

Dans l’après-midi du jeudi 23 janvier, aux alentours de 17 heures, les ADF ont de nouveau frappé le village de Mambelenga, dans la localité de Manzebi, située dans la chefferie de Walese-Vonkutu. Selon un bilan provisoire, huit civils, dont une femme, ont été tués lors de cette attaque brutale.

Le décompte macabre de ce début d’année s’alourdit : au moins 50 civils ont été tués, tandis que plus de 70 autres sont portés disparus. Ces violences s’accompagnent de la destruction de biens matériels, notamment des motos, des vélos et des marchandises incendiées par les assaillants.

Une situation sécuritaire critique

Les chefferies de Walese-Vonkutu et de Banyali-Tchabi sont devenues des foyers de violences, avec une recrudescence des attaques attribuées aux ADF. Ces groupes armés, qui utilisent des tactiques de guérilla et des embuscades, continuent de semer la terreur sur la Route Nationale 4 (RN4) et ses environs.

« Les ADF ont récupéré plusieurs de leurs anciennes bases, notamment dans la partie ouest de la RN4, dans la chefferie de Walese-Vonkutu. La situation est critique », alerte Christophe Munyanderu, défenseur et activiste des droits humains en territoire d’Irumu.

Appel aux autorités et aux forces conjointes

Face à cette montée de la violence, les acteurs locaux appellent à une réponse sécuritaire urgente et coordonnée. Christophe Munyanderu exhorte les autorités congolaises et le gouvernement national à renforcer les effectifs militaires dans cette région en proie à l’insécurité chronique.

« Nous demandons une intensification des opérations de traque contre les ADF en profondeur. Il est impératif que les forces conjointes FARDC-UPDF (armée congolaise et ougandaise) se mobilisent davantage pour contrer ces groupes armés et sécuriser les populations locales », insiste-t-il.

Un défi persistant pour la stabilité régionale

Malgré les opérations conjointes lancées par les FARDC et l’armée ougandaise, les ADF parviennent encore à multiplier leurs attaques. Leur présence persistante dans les territoires d’Irumu et de Beni soulève des questions sur l’efficacité des stratégies mises en œuvre pour neutraliser ce groupe terroriste.

La population locale, fatiguée par des années de violences, espère des actions concrètes et durables pour restaurer la paix et la sécurité dans cette région en crise. Les efforts des autorités congolaises, soutenus par les partenaires régionaux et internationaux, seront déterminants pour enrayer cette spirale de violences et protéger les civils.

Justin Mupanya, depuis Beni

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