L'information est notre priorité

Massacre en Ituri : neuf civils tués par les ADF dans une attaque à Idohu

Les habitants du village d’Idohu, situé dans le territoire d’Irumu, en province de l’Ituri, ont été confrontés à une nouvelle vague de violence ce mardi 4 février 2025. Les Forces démocratiques alliées (ADF) ont lancé une attaque meurtrière dans trois localités du village, faisant au moins neuf morts parmi les civils, dont trois membres de la communauté pygmée. Les victimes ont été tuées à la machette alors qu’elles travaillaient dans leurs champs.

Selon Christophe Munyanderu, coordonnateur de la Convention pour le respect des droits humains (CRDH), antenne d’Irumu, l’attaque a eu lieu vers 8 heures du matin dans les localités de Kangatiro, Butumani et Lulueba. Les assaillants, identifiés comme des combattants des ADF, ont surpris les agriculteurs dans leurs champs, semant la panique et la désolation.

« Plusieurs civils ont été tués, mais pour le moment, nous avons un bilan provisoire de neuf morts, dont trois pygmées. Tous ont été sauvagement assassinés à la machette », a déclaré M. Munyanderu.

Cette attaque intervient dans un contexte déjà marqué par des violences récurrentes dans la région. La veille, lundi 3 février, quatre autres corps ont été retrouvés à Kazaroho, à l’ouest de Bwanasura Otomabere, une colline du village d’Idohu. L’identité de ces victimes n’a pas encore été révélée. Leurs dépouilles ont été évacuées vers le Nord-Kivu, province voisine de l’Ituri, pour identification et inhumation.

Face à cette escalade de violence, Christophe Munyanderu a lancé un appel urgent à la communauté internationale et aux autorités locales pour qu’elles prennent des mesures concrètes afin de protéger les civils. « La souffrance a dépassé les limites. Nous devons nous prendre en charge, car rester silencieux serait une forme de complicité. Nous sommes les premières victimes de ces atrocités », a-t-il souligné.

Il a également rappelé que de nombreuses familles de la région ont déjà perdu des proches dans des attaques similaires, plongeant les communautés dans un deuil sans fin. « Nous avons perdu plusieurs membres de nos familles. Combien de morts faudra-t-il encore pour que la communauté internationale réagisse ? », s’est-il interrogé.

La région de l’Ituri, comme d’autres parties de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est régulièrement le théâtre d’affrontements entre groupes armés et forces gouvernementales. Les ADF, un groupe rebelle ougandais actif dans la région depuis les années 1990, sont souvent accusés de commettre des exactions contre les civils, notamment des massacres, des enlèvements et des pillages.

Les autorités locales et les organisations de défense des droits de l’homme appellent à une intervention rapide pour mettre fin à ces violences et protéger les populations vulnérables. En attendant, les habitants d’Idohu et des environs vivent dans la peur constante d’une nouvelle attaque.

Justin Mupanya, à Beni

Partager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *