La province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, traverse une crise humanitaire sans précédent. Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire des Nations Unies, a exprimé sa vive inquiétude face à l’aggravation rapide de la situation, marquée par une hausse vertigineuse des besoins auxquels les acteurs internationaux peinent à répondre.
Depuis janvier 2025, les affrontements entre le groupe armé M23 et les forces armées congolaises dans le territoire de Masisi ont contraint plus de 100 000 personnes à fuir leurs foyers. Ce nouveau déplacement massif porte à plus de 2,8 millions le nombre de personnes déplacées dans le Nord-Kivu, représentant plus d’un tiers de la population de cette province. Les femmes et les enfants, particulièrement vulnérables, subissent des violences accrues et des conditions de vie alarmantes.
La prolifération des groupes armés, notamment les ADF et CODECO, aggrave l’insécurité dans la région, alimentant les violences et forçant des déplacements massifs, y compris dans l’Ituri voisine. Même les camps de déplacés, censés offrir un abri sûr, sont régulièrement attaqués, en violation flagrante des lois internationales.
Cette insécurité affecte également les humanitaires. En 2024, neuf travailleurs humanitaires ont été tués, tandis que plus de 400 incidents visant des organisations d’aide ont été signalés, compliquant l’accès à l’assistance pour les populations en détresse et mettant en péril la vie des intervenants.
« Les civils et les humanitaires ne peuvent être pris pour cible. Il est impératif que les parties au conflit respectent le droit international humanitaire », a déclaré Bruno Lemarquis.
Il a également exhorté à une désescalade immédiate des violences et à une intensification des efforts pour répondre aux besoins urgents des populations.
Le Nord-Kivu reste au cœur d’un conflit meurtrier qui continue de ravager des millions de vies.
Justin Mupanya