
La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) continue d’alimenter les tensions entre les pays voisins, notamment le Burundi et le Rwanda. Ces deux États s’accusent mutuellement de soutenir des groupes armés dans la région, aggravant une crise déjà complexe et menaçant la stabilité régionale.
Selon un article publié par TV5Monde le 12 février 2025, le Burundi a récemment mis en garde le Rwanda, l’accusant d’être impliqué dans l’aggravation du conflit en soutenant la rébellion du M23, un groupe armé actif dans la province du Nord-Kivu en RDC. Bujumbura dénonce une ingérence de Kigali, tandis que le Rwanda réfute ces accusations et rejette toute implication directe.
Le rôle du M23 et les accusations mutuelles
Le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé majoritairement composé de Tutsis congolais, a intensifié ses offensives ces derniers mois, prenant le contrôle de plusieurs localités stratégiques dans l’est de la RDC. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir militairement le M23, tandis que le Burundi affirme combattre ce groupe aux côtés des forces congolaises (FARDC).
D’après Reuters, dans un article du 31 janvier 2025, les forces burundaises ont directement affronté des éléments du M23 dans l’est de la RDC. Cette implication militaire du Burundi a contribué à accroître la méfiance entre Bujumbura et Kigali, chaque pays accusant l’autre d’alimenter le conflit pour défendre ses propres intérêts sécuritaires et politiques.
Les répercussions diplomatiques et sécuritaires
Les tensions entre le Burundi et le Rwanda ne se limitent pas au champ de bataille. Sur le plan diplomatique, les relations entre les deux pays se sont considérablement détériorées. La Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et l’Union africaine (UA) tentent de désamorcer la crise, appelant à des négociations entre les parties concernées.
Pour l’instant, la situation reste fragile. Les violences persistent, provoquant des déplacements massifs de populations civiles et une crise humanitaire aggravée. De nombreux observateurs craignent que si aucun accord n’est trouvé rapidement, le conflit risque de s’internationaliser davantage, impliquant d’autres États de la région.
Quelle issue pour la crise ?
Face à cette escalade, plusieurs scénarios sont envisageables. Soit la médiation régionale permet un apaisement des tensions et une reprise du dialogue entre le Burundi et le Rwanda, soit les hostilités s’intensifient, rendant la situation encore plus critique.
L’avenir du conflit en RDC dépendra donc en grande partie de la capacité des États impliqués à privilégier la voie diplomatique au lieu des confrontations militaires. La communauté internationale suit de près cette situation qui pourrait redéfinir les équilibres de pouvoir en Afrique centrale.
Justin Mupanya, depuis Beni